41 Document (s)

Composée entre 1818 et 1823, fruit de recherches théologiques et musicales passionnées dans la bibliothèque de l'archiduc d'Autriche, auquel elle est dédiée, la Missa solemnis est, selon Beethoven lui-même, sa composition la plus ambitieuse. Dans cet enregistrement, René Jacobs nous montre que c'est aussi son oeuvre la plus élevée, expression de la foi profonde d'un compositeur tendre pour l'humanité et sûr de son art au point de créer une oeuvre qui dépasse la forme liturgique et impose musicalement l'universalité de la transcendance divine.

Ce double album réunit neuf envoûtantes pièces pour flûte ayant un lien avec Paris. Emmanuel Pahud y est entouré de ses collègues des Vents Français (le hautboïste François Leleux qui dirige l'Orchestre de chambre de Paris, le clarinettiste Paul Meyer, le bassoniste Gilbert Audin et le corniste Radovan Vlatkovic) auxquels se joint la harpiste belge Anneleen Lenaerts. "Les pièces de cet album illustrent différents âges d'or de la flûte" souligne Emmanuel Pahud. Les plus anciennes sont deux oeuvres concertantes que Mozart composa à Paris en 1778. La plus récente, créée en 2014 par Pahud et l'Orchestre de chambre de Paris, est Dreamtime de Philippe Hersant. Le reste du programme est constitué de pages de Saint-Saëns, Fauré, Chaminade et Poulenc, compositeurs dont la musique témoigne du lien particulier qui a toujours existé entre la France et cet instrument.

Galice, seconde moitié du 13e siècle. Pour son deuxième enregistrement publié par Arcana, VivaBiancaLuna Biffi nous propose un remarquable programme centré sur les sept Cantigas de Amigo de Martin Codax, l'un des premiers cas dans la musique monodique où le locuteur est une femme. Dans ce véritable cycle de chansons, la protagoniste parle aux vagues de la mer, à la fois obstacle et messagère, pour lui demander son amant. Chantant à la viole, VivaBiancaLuna Biffi donne voix aux sentiments humains, tandis que dans les interludes, Pierre Hamon, de ses incomparables flûtes médiévales, transforme les vagues en sons, en émotions et en mots au-delà des mots.

Compositeur, pianiste virtuose, chef d'orchestre, enseignant, Camille Saint-Saëns était tout cela mais également archéologue passionné, astronome, botaniste, historien, illustrateur, poète et dramaturge. Voyageur aguerri, il était le compositeur le plus célèbre de son temps, acclamé en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient et en Europe. C'est ironique donc, que son oeuvre si variée ne soit pas plus connue aujourd'hui - à l'exception de quelques oeuvres dont le célèbre Carnaval des animaux. Jean-Jacques Kantorow et la Tapiola Sinfonietta ont déjà défendu la musique de Saint-Saëns dans plusieurs enregistrements. Pour cet album, ils sont rejoints par Alexandre Kantorow, le fils du chef d'orchestre nommé au Victoires de la musique classique.

Après trois enregistrements consacrés au Trio Dumky et au Troisième Trio de Dvorak puis aux Quatuors avec piano n°1 & 2 et enfin aux quintettes avec piano et aux Bagatelles, Omri Epstein, Mathieu van Bellen et Ori Epstein terminent cette intégrale de la musique de chambre à clavier du compositeur tchèque, avec les deux premiers trios : une évidente complicité lie les musiciens, qui partagent avec nous leur passion pour ce répertoire ainsi que leur plaisir de jouer ensemble. Le Trio en si bémol majeur, le premier à avoir survécu, est composé au printemps de 1875 : il appartient à une période au cours de laquelle Dvorak forgeait et consolidait une vision plus conventionnelle de la forme et du style musical. Les oeuvres de cette année remarquablement prolifique montrent une nette cristallisation du style mélodique du Dvorak de la maturité. Il commença à travailler à son Trio en sol mineur en janvier 1876, épuisé puisqu'il venait d'achever son opéra Vanda et accablé de chagrin après la mort de sa fille Josefa. Il devait certainement savoir que Smetana, dans des circonstances analogues, s'était également tourné vers le genre du trio pour exprimer sa tristesse à la mort de sa fille en 1855. Cet enregistrement complète le quadriptyque des trios, quatuors et quintettes à clavier du compositeur tchèque.

Enfant prodige, Olivier Greif étudie le piano avec Lucette Descaves et la composition avec Tony Aubin au Conservatoire National Supérieur de Paris. Il se perfectionne à New York auprès de Luciano Berio. Son oeuvre, empreinte de recherche spirituelle, se situe à l'écart des courants en vogue.

Proche de la harpe mais se jouant à l'horizontale, le kannel possède des sonorités surprenantes, évoquant parfois le clavecin. Anna-Liisa Eller nous invite à découvrir ce trésor du patrimoine musical estonien au gré de transcriptions de pages célèbres de Couperin, Byrd, Dowland ou Rameau... Un voyage envoûtant à travers les époques et les styles, ponctué d'improvisations et d'une oeuvre écrite par la jeune compositrice estonienne Helena Tulve, qui met particulièrement en valeur les mille et une couleurs de cet instrument d'une richesse proprement inouïe.

"On dirait que la neuvième est la limite. Celui qui voudrait aller au-delà devrait y laisser sa vie. Ceux qui ont écrit une neuvième se sont trop approché de l'au-delà". Arnold Schoenberg a écrit ces mots en référence à Gustav Mahler, qui venait de mourir avant même d'avoir entendu sa propre Symphonie n°9 jouée. Bruckner était apparemment lui aussi effrayé par ce numéro fatal : "Je ne veux pas commencer à écrire ma neuvième du tout, je n'ose pas". Cependant, peu après avoir achevé sa Symphonie n°8 en septembre 1887, Bruckner a commencé à écrire ses premiers brouillons. Globalement, son travail pour la neuvième symphonie s'est étendu de 1887 et 1896, sans cesse interrompu par la santé défaillante du compositeur. Bruckner est finalement décédé alors qu'il travaillait sur le quatrième mouvement et son chef-d'oeuvre dédié au < Dieu bien-aimé > est resté inachevé. En janvier 2014, Mariss Jansons et le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks ont présenté la version originale des trois premiers mouvements au public de la Philharmonie in Gasteig à Munich.

"L'avalanche de live de Gergiev au LSO aura laissé peu de trésors... Mais Gardiner fait l'événement avec un orchestre décidément imbattable pour s'adapter à différentes esthétiques." (Diapason, décembre 2016).

Sous l'influence européenne, la Nouvelle Espagne (Mexique) a développé une culture musicale riche. Après avoir enregistré le répertoire des soeurs du Couvent de l'Incarnation de Mexico en 1648 (PSAL031, Trésors des Couvents), l'ensemble Vox Cantoris nous dévoile ici les trésors polyphoniques chantés par le choeur de la Cathédrale de Mexico, ajoutant à l'hiératisme propre au style espagnol la ferveur du nouveau monde.

Complices à la scène comme au disque, Renaud Capuçon, Gautier Capuçon et le pianiste Franck Braley se retrouvent autour de deux chefs-d'oeuvre de la musique de chambre de Beethoven : les célèbres Trios "les Esprits" et "l'Archiduc". Cette nouvelle lecture de ces deux trios montre une nouvelle fois tout l'enthousiasme, la spontanéité et l'osmose communicatifs de ces trois brillants musiciens.